Chacun sait maintenant que c’est en mars qu’il faut tailler ses arbres. Samedi dernier, quarante-trois personnes se sont retrouvées rue des Mazerey pour un cours sur la taille des fruitiers, animé par Pascal Seyer, le président de l’association des Croqueurs de pommes Centre Vosges.
Les deux jeunes pommiers de la famille Devillers ont servi de sujet expérimental pour cette démonstration. Il s’agissait d’une première taille de formation ; celle qui permet d’obtenir la charpente de l’arbre. Un des objectifs est de bien répartir les branches principales dans l’espace ; ce qui n’est pas forcément le cas lorsque l’arbre est laissé à lui- même. Plus tard, lorsque l’arbre vieillira, il conviendra d’éliminer les branches mortes ou en trop ; c’est la taille d’entretien.
Adhérents des Croqueurs et de la section verger du CAPSC local, voisins et autres propriétaires de vergers familiaux ont d’abord écouté les conseils très pratiques de l’animateur. Des premières notions plus théoriques sur le circuit de la sève élaborée et de la sève descendante, la transpiration et la respiration, l’assimilation chlorophyllienne, la nécessité d’avoir un sol vivant et aéré, on est passé à un exercice plus concret et spectaculaire avec la taille.
Un moment parfois surprenant quand on voir tomber sur le sol, à coups de sécateur ou de scie, les branches qu’ ‘un non initié n’aurait jamais eu l’audace de couper…
Chacun a pu apprendre non seulement les grands principes de la taille des arbres mais aussi les petits trucs qui font la réussite de ces opérations. Il faut désinfecter toujours ses outils dans de l’eau de javel diluée à 5%. Il faut éliminer les fourches trop fragiles, éviter les branches trop verticales. Toujours couper une branche au-dessus d’un bourgeon placé dans l’axe et dirigé vers le sol. Apporter toujours pour les arbres plus anciens de la lumière dans la ramure. Protéger la jeune écorce du tronc, du soleil d’été et d’hiver par des manchons ou un enduit blanc. Il est inutile de mastiquer les coupes qui doivent être les moins étendues possibles, réalisées à l’équerre et non en biseau comme on l’a souvent entendu dire.
L’après-midi de formation s’est poursuivie à quelques centaines de mètres, dans la propriété Genay-Collin du lotissement de Ménipré. Il s’agissait là, de restaurer un vieux pommier aux branches serrées.
Une taille plus sévère réalisée à plusieurs a permis d’éliminer les branches mal placées, trop hautes ou trop basses, les branches parallèles, trop serrées et toutes celles qui empêchent la pénétration de la lumière à l’intérieur de la ramure. Un exercice spectaculaire qui apportera à ce pommier une nouvelle vigueur, une meilleure résistance aux ravageurs et une promesse de fruits plus plus gros et plus colorés.
Cette après-midi conviviale et très ensoleillée s’est terminée autour du verre de l’amitié et de gâteaux préparés par l’hôtesse du jour.